France-USA, 2016, 1h26, documentaire
The Ride
Chaque hiver, une troupe de cavaliers Sioux traverse les grandes plaines du Dakota pour commémorer le massacre de leurs ancêtres à Wounded Knee. Sur ces terres qui ne leurs appartiennent plus, les aînés tentent de transmettre aux plus jeunes leur culture, ou ce qu’il en reste. Un voyage dans le temps pour reconstruire une identité perdue qui confronte l’Amérique à sa propre histoire.
Il y a quelques années, passionnée par les romans de Jim Harrison, j’ai commencé à lire tous ses livres. C’est ainsi que je suis tombée sur un recueil de photos dont il avait écrit la préface. Des images de cavaliers Sioux dans le blizzard, le visage couvert de bandanas givrés ou de masques de ski, dévalant une colline enneigée. Une troupe de cavaliers portant des bâtons à plumes, longeant une route verglacée, suivie par une file de vieilles voitures américaines. Les silhouettes de trois cavaliers dignes d’Edward Curtis apparaissant dans un rétroviseur de voiture...
Dans ces images, j’ai trouvé une beauté exaltante, quelque chose d’aujourd’hui mais gardant une dimension mythique. De loin, les chevaux, les plumes, les bâtons de prières peuvent faire croire que cela se passe il y a un siècle, comme si ces cavaliers repartaient sur le sentier de la guerre. Mais de près, les signes sont brouillés, ils se mêlent aux attributs de notre époque : parkas et bonnets, pick-ups et stations services, qui nous parlent d’une certaine Amérique d’aujourd’hui.
J’ai alors cherché par tous les moyens à contacter ce groupe de cavaliers. Ces photos avaient été prises 20 ans auparavant, mais je savais que cette chevauchée continuait d’exister, chaque année. Finalement j’ai trouvé un numéro de téléphone, j’ai appelé et une femme m’a dit que je n’avais qu’à venir.
Entretien avec la réalisatrice, extrait du dossier de presse