USA, 1975, 2h04, VOSTF
avec Roy Scheider, Robert Shaw, Richard Dreyfuss
avec Roy Scheider, Robert Shaw, Richard Dreyfuss
Les Dents de la mer
La paisible station balnéaire de l'île d'Amity se voit affectée par de terribles disparitions... La terreur règne : on parle d'un requin vorace, mais les autorités préfèrent démentir les bruits. Martin Broody, le nouveau chef de police mène l'enquête et fait appel à l'expert Matt Hooper. Dès son arrivée, examinant le corps d'une victime, il est formel : il s'agit d'attaques de requin. Les Dents de la mer est un film charnière dans l'histoire de l'industrie du cinéma - Spielberg, alors âgé de 28 ans, réalisait ce qui est considéré comme le premier blockbuster - mais c'est surtout un thriller estival aujourd'hui encore extrêmement efficace : un aileron se déplaçant à la surface de l'eau au son du célèbre thème composé par John Williams suffit à déclencher l'effroi du spectateur.
Pressentant le succès qu’allait rencontrer "Jaws" le roman de Peter Benchley, Zanuck et Brown deux producteurs d’Universal misent sur le potentiel commercial d’une adaptation au cinéma et décident d’en acheter les droits avant même sa parution. C’est au jeune Steven Spielberg, 27 ans en 1973, que la réalisation est finalement confiée. Il vient juste de terminer son premier film de cinéma Sugarland Express après quelques réalisations pour la télévision et notamment le téléfilm Duel dont une version longue sort en salles.
Dès la brève séquence d’ouverture la caméra serpente dans les fonds marins entre des algues aux couleurs chatoyantes et des petits poissons vifs. Certes le mouvement est rapide mais c’est la musique qui livre la clé. Les fameuses deux notes graves, proposées à Spielberg par John Williams pour incarner le requin meurtrier, résonnent avant l’arrivée des images. La menace est déjà présente, figurée par la partition mais aussi par la prise de vue en caméra subjective : c’est le requin qui circule au fond de l’eau. On l’avait vu démesurément grand sur l’affiche, il est déjà là !
Dès lors musique et images combinées joueront tantôt le suspense et tantôt la surprise. Quand le fameux thème musical accompagne les images le spectateur sait que le requin rôde et craint pour les baigneurs qui eux ne se savent pas menacés. Cependant le procédé ne peut être trop répété au risque de lasser et le cinéaste prend le contre pied en jouant des effets de surprise créés par le montage qui fait surgir brusquement, au milieu de certaines scènes sans musique, le monstre menaçant ou une trace glaçante de son passage. Cette dualité surprise/suspense est un des nombreux clins d’oeil à Hitchcock dont Les Oiseaux et sa petite communauté maritime ont inspiré Spielberg. Et puisque l’attaque provient de l’élément aquatique la caméra n’aura de cesse de se situer relativement à cette eau. Adoptant alternativement le point de vue sous-marin du requin sur ses futures proies et celui du policier Brody, scrutant anxieusement le bord de la plage, le chef opérateur conçoit aussi quelques plans à la surface de l’eau, contenant simultanément les deux espaces et laissant présager le pire. Pour corser l’affaire, il faut ajouter que ce flic nouvellement débarqué de New-York a une peur panique de l’eau. Les intrigues secondaires développées dans le roman sont abandonnées pour renforcer la confrontation entre Brody et le squale.
S’ouvre alors la deuxième partie du film qui abandonne l’île et ses touristes pour l’espace réduit d’un bateau de pêche. Un curieux duel s’engage car la bête est tellement colossale qu’il faut bien trois hommes pour l’affronter. Chacun s’est embarqué pour des raisons différentes : le policier doit rétablir la tranquillité sur l’île, l’océanographe veut découvrir ce spécimen rare et le pêcheur Quint, un genre de Capitaine Achab, dévoilera le motif de son obsession des requins dans un récit qui le mêle à la grande histoire.
Véritable triomphe international le film, qui n’est pas sans rappeler les séries B des années 50, est aussi considéré comme le premier "summer blockbuster" car sa sortie savamment orchestrée trouve immédiatement un public enthousiaste. Le faux monstre en carton pâte qui a donné tant de mal au tournage, ne fait pas rire les spectateurs et spectatrices qui hurlent de frayeur à chaque apparition du requin. Quarante-cinq après sa sortie, Jaws opère toujours une certaine fascination et conserve son titre de film mythique, toutes générations confondues.
Céline Soulodre, Guy Fillion
Le Monde , 31 juillet 1975
Séances
Cinéma Saint Joseph, Sainte-Marie-Sur-Mer
Jeudi 17 février 2022 à 20:30
Montluc Cinéma, Saint-Etienne-De-Montluc
Mardi 5 avril 2022 à 20:45
Cinéma Le Gén’éric, Héric
Vendredi 22 avril 2022 à 20:30
Cinéma Pax, Le Pouliguen
Lundi 25 avril 2022 à 21:00
Cinéma Éden 3, Ancenis
Mardi 14 juin 2022 à 20:30
Ce film a été programmé dans les cinémas associatifs suivants :
• Cinéma Victoria, Campbon (2021)
• Cinéma Le Cep, Vallet (2021)
• Cinéma Jacques Demy, Divatte-Sur-Loire (2021)
Jeudi 17 février 2022 à 20:30
Montluc Cinéma, Saint-Etienne-De-Montluc
Mardi 5 avril 2022 à 20:45
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Vendredi 22 avril 2022 à 20:30
Cinéma Pax, Le Pouliguen
Lundi 25 avril 2022 à 21:00
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• Cinéma Victoria, Campbon (2021)
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• Cinéma Jacques Demy, Divatte-Sur-Loire (2021)