France, 2016, 1h16 • animation
La Jeune fille sans mains
En des temps difficiles, un meunier vend sa fille au Diable. Protégée par sa pureté, elle lui échappe mais est privée de ses mains. Cheminant loin de sa famille, elle rencontre la déesse de l'eau, un doux jardinier et le prince en son château. Un long périple vers la lumière…
Contrairement à la grande majorité des longs-métrages d’animation dans lesquels chaque image est totalement finie, La jeune fille sans mains propose une image qui n’est pas finie. Ou pour le dire autrement, qui est in-finie. J’aime à penser que cet infini ouvre l’imagination du spectateur dont le cerveau, en manque, doit travailler pour en combler les lacunes. Tout comme cette jeune fille dont l’absence béante de mains l’oblige à avancer.Politis
Au récit de mutilation et d’émancipation, le cinéaste fait correspondre un certain nombre de règles d’écriture et de mise en scène, qu’il range sous le terme de « cryptokynographie » : chaque dessin réalisé au pinceau noir mobilise sur la page des informations qui ne prennent sens qu’en étant animé. Comme il est expliqué sur le site du mouvement Ouanipo, qui rassemble des réalisateurs de film d’animation appliquant à leur tâche les techniques à handicap de l’Oulipo, « quand ça ne bouge pas, on ne peut pas dire ce que ça représente, quand ça bouge, tout devient clair »Didier Péron et Marius Chapuis, Libération