Réalisé à la suite de Dans un jardin je suis entré, film palimpseste qui suivait l’enquête menée conjointement par Avi Mograbi et un de ses amis arabes israéliens, dans lequel l’histoire fantasmée d’un Moyen-Orient du début du XXe siècle, cosmopolite et éclairé, jetait une lumière nouvelle sur les murs haineux qui se dressent aujourd’hui partout dans la région, ce documentaire en est à la fois très éloigné par sa forme et très proche dans sa démarche. Les deux films documentent en effet, à partir d’une entreprise collaborative, le travail, intime et politique, d’un cheminement vers l’autre. Ce faisant, chacun à sa manière (romanesque et sensuelle pour le premier, âpre et laborieuse pour celui-ci), ils opèrent un déplacement de perspectives qui invite à ne pas se résoudre à l’état des choses, aussi désespérantes et irrémédiables puissent-elles paraître, mais à les considérer comme contingentes et, dès lors, transformables.
Isabelle Régnier, Le Monde
Entre les frontières
de Avi Mograbi
Entre les frontières
Le réalisateur Avi Mograbi et le metteur en scène Chen Alon partent à la rencontre de demandeurs d’asile Africains que l’État d’Israël retient dans un camp en plein désert du Néguev. Ensemble, par le biais d’un atelier inspiré du « Théâtre de l’Opprimé », ils questionnent le statut de réfugié. Quel est l’élément déclencheur qui pousse un jour ces hommes et ces femmes à abandonner tout ce qu’ils possèdent pour plonger vers l’inconnu ? Pourquoi Israël, terre des réfugiés, refuse de considérer le sort de ces exilés que la guerre et les persécutions ont jetés sur les routes ? Le théâtre peut-il créer un pont entre les hommes pour qu’ils échangent et se comprennent ?
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