Hong-Kong-France, 2016, 1h36, documentaire
Argent amer
À peine sortis de l’adolescence, Xiao Min, Ling Ling et Lao Yeh ont des rêves plein la tête. Quittant leur village du Yunnan, ils partent grossir la main d’oeuvre de Huzhou, une cité ouvrière florissante des environs de Shanghaï. Soumis à la précarité et à des conditions de travail éprouvantes, ils veulent quand même croire en une vie meilleure.
AB : Puisqu’on parle du début, je trouve la scène de train très romanesque. Ce pourrait être le début d’un film américain. En tout cas, on a l’impression de partir sans savoir où l’on va. On voit qu’on suit des personnages mais vous regardez aussi à côté, vous filmez les petites discussions sur le travail… Du coup, la règle du jeu est déjà donnée. J’aime beaucoup la façon dont vous filmez les gens qui dorment. On a l’impression que la caméra veille sur eux.
WB : Le trajet en train du Yunnan à Shanghai est de 2500 km environ. Pour moi, ce qu’on vit quand on effectue des longs trajets en Chine, dans ces trains, est lié à la mémoire. Le train dans lequel nous étions est utilisé depuis cinquante ans. Il est très emblématique de tous les longs trajets que sont amenés à faire les Chinois et il est très ancré dans une période de notre histoire. Depuis que je suis petit, il m’est arrivé un nombre incalculable de fois de prendre le train et à chaque fois pour un, deux ou trois jours de voyage. Le voyage du Yunnan jusqu’au Zhejiang, si mes souvenirs sont bons prend deux nuits et un jour, donc à peu près trente-huit heures. Quand on est arrivé à Zhili, j’étais paniqué par l’idée que cet endroit m’était inconnu, mais confronté à ce lieu, je me suis dit qu’il y avait quelque chose d’intéressant à filmer.
Dossier de presse, entretien avec Alain Bergala
Séances
Ce film a été programmé en 2017 dans les cinémas associatifs suivants :
• Nantes, Le Cinématographe
• Saint-Nazaire, Cinéma Jacques Tati
• Nantes, Le Cinématographe
• Saint-Nazaire, Cinéma Jacques Tati