Un condamné à mort s'est échappé

de Robert Bresson



France, 1956, 1h35
avec François Leterrier, Roland Monod, Jacques Ertaud

Un condamné à mort s'est échappé
Conduit en 1943 au fort de Montluc pour y être exécuté par les Allemands, le lieutenant Fontaine parvient à s'échapper en compagnie d'un autre prisonnier. Sous la caméra de Bresson, l’évasion de Fontaine et son combat contre la mort deviennent, par la minutie de la mise en scène, une métaphore de l’homme au monde.
 
Ce film confirme magnifiquement les qualités que nous savions être celles de Bresson et les composantes de son univers personnel : souci de l'intériorité, volonté de dépouillement, prédominance de l'analyse psychologique sur la description du monde, le décor intervenant toujours en contrepoint avec les sentiments. Bresson n'est pas un réaliste, ou plutôt il atteint au réalisme comme par surcroît et toujours par l'intérieur. Pour lui, le réalisme est d'abord affaire de vérité psychologique et morale et non de ressemblance matérielle. Est-il besoin de dire que cette conception-là du réalisme est la seule authentique ?

En fait, Bresson est inclassable. On a parlé de jansénisme à son propos, on lui a trouvé des inspirations raciniennes. Il est avant tout un analyste passionné de la nature humaine. Sa caméra est un microscope : elle nous introduit à un monde où des êtres encore jamais vus vivent sur un rythme différent du nôtre des aventures d'exception.


Marcel Martin, Cinéma



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