Duel

de Steven Spielberg



USA, 1971, 1h32, VOSTF
avec Dennis Weaver

 

Duel
Un voyageur de commerce quitte sa maison et prend la route. Roulant paisiblement dans sa petite voiture rouge, il est rapidement gêné par un imposant camion-citerne. Ce dernier s’amuse à l’empêcher de le doubler. Puis le semi-remorque entame une sorte de jeu où il laisse passer la voiture avant de la doubler à nouveau, jusqu’à la piéger dangereusement en faisant signe à son conducteur de le doubler alors qu’une voiture apparaît sur la voie opposée. A partir de ce moment, s’engage une lutte implacable et disproportionnée entre les deux véhicules. Avec son premier film, Steven Spielberg réalisait un classique de l’angoisse uniquement par la force de sa mise en scène.
 
On doit le scénario à Richard Matheson, qui avait écrit celui de L'Homme qui rétrécit (1957), de Jack Arnold, dont le héros finissait quasiment dans la gueule d'un gros chat. Le même genre de peur est à l'oeu­vre ici : ce qui était familier devient danger de mort pour l'être humain, dont la terrible fragilité éclate au grand jour. Spielberg, quant à lui, a su tirer le meilleur d'une idée de Matheson : ne jamais montrer l'homme au volant du camion. Ses motivations restent, du même coup, dans l'ombre : mauvais plaisantin, sadique pervers ? Duel vise clairement des pulsions obscures comme celles qu'explorait Hitchcock, salué par une musique qui rend hommage à Psychose.

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