Cocaïne prison

de Violeta Ayala



USA-France, 2017, 1h15
Documentaire

Cocaïne prison
Perdu dans le chaos d’une dantesque prison de Bolivie, le jeune Hernán purge une peine pour trafic de cocaïne. Jusqu’où sa soeur cadette ira-t-elle pour le libérer ?

 
Ma grand-mère m'a toujours raconté que sa famille était sortie de la misère en découvrant une mine d'or sur ses terres. C'était effectivement une mine d'or, mais d'un autre type : ma grand-mère vendait de grandes quantités d'acide sulfurique, utilisées pour produire la cocaïne. Mon grand-père, l'un des fondateurs du Parti communiste bolivien, finançait une bonne partie des activités du parti en transportant de la cocaïne à travers l'Amérique latine.
J'ai grandi sans aucune notion de bien ou de mal au sujet de la cocaïne. Pour moi, c'était un moyen de s'enrichir, c'est tout. Puis en vivant aux États-Unis et en Australie, j'ai pu constater les ravages provoqués par la consommation de drogue. En Bolivie, nous n'avons pas conscience des conséquences négatives liées au trafic et à l'addiction. Comme Hernan le dit : « Ici, il ne s'agit pas de crime organisé comme en Colombie. Tu veux gagner de l'argent ? Tu travailles dans le business. Tu veux arrêter ? Et bien, tu es libre de le faire et de partir ».

En tant que réalisatrice bolivienne d'origine indigène, dont la famille a échappé à la pauvreté grâce au trafic de drogue, je guiderai le spectateur dans la complexité du commerce de la cocaïne en Bolivie. Je montrerai aussi comment pour beaucoup, c'est devenu un vecteur de développement et d'espoir, plus que le symbole de l'addiction et du crime. Le film mettra en lumière le besoin d'établir d’autres bases de relations entre les pays producteurs et consommateurs, moins hypocrites qu’à l’heure actuelle, afin d'ouvrir un dialogue qui empoigne les difficultés de cette situation sans passer par les jugements moralisateurs ou faciles.

Note d'intention de la réalisatrice


Séances