Avant que nous disparaissions

de Kiyoshi Kurosawa



Japon, 2017, 2h09
avec Masami Nagasawa, Ryuhei Matsuda, Hiroki Hasegawa

Avant que nous disparaissions
Alors que Narumi et son mari Shinji traversent une mauvaise passe, Shinji disparaît soudainement et revient quelques jours plus tard, complètement transformé. Il semble être devenu un homme différent, tendre et attentionné. Au même moment, une famille est brutalement assassinée et de curieux phénomènes se produisent en ville. Le journaliste Sakurai va mener l’enquête sur cette mystérieuse affaire.

Ici, le cinéaste, transformé en petit chimiste fou se livrant à de dangereuses expériences, retrouve l’incroyable singularité de cette terreur proprement philosophique, mais aussi subtilement poétique, que suscitait la vision de ses films. Mais Avant que nous disparaissions déplace aussi la vision postmoderne caractéristique du cinéma du réalisateur, cette manière de représenter une espèce disparue ou en voie de l’être, une figure humaine devenue pure empreinte ou simple fantôme.

Enfin, le nouveau film en date de Kiyoshi Kurosawa ne serait rien sans cette science ahurissante de la mise en scène, cette alliance diabolique du cadre angoissant et de la bande sonore menaçante. En partant des situations les plus familières, le Japonais parvient toujours à susciter un effroi sans nom, à exprimer le sentiment d’une imminence de la catastrophe et du chaos, à isoler un sourd désir de mort inhérent à toute société, fût-elle la plus policée du monde.


Jean-François Rauger, Le Monde