avec Masami Nagasawa, Ryuhei Matsuda, Hiroki Hasegawa
Ici, le cinéaste, transformé en petit chimiste fou se livrant à de dangereuses expériences, retrouve l’incroyable singularité de cette terreur proprement philosophique, mais aussi subtilement poétique, que suscitait la vision de ses films. Mais Avant que nous disparaissions déplace aussi la vision postmoderne caractéristique du cinéma du réalisateur, cette manière de représenter une espèce disparue ou en voie de l’être, une figure humaine devenue pure empreinte ou simple fantôme.
Enfin, le nouveau film en date de Kiyoshi Kurosawa ne serait rien sans cette science ahurissante de la mise en scène, cette alliance diabolique du cadre angoissant et de la bande sonore menaçante. En partant des situations les plus familières, le Japonais parvient toujours à susciter un effroi sans nom, à exprimer le sentiment d’une imminence de la catastrophe et du chaos, à isoler un sourd désir de mort inhérent à toute société, fût-elle la plus policée du monde.
Jean-François Rauger, Le Monde