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PlayTime #9 • Les éditoriaux


PlayTime #9
PlayTime #9

Le mot du Président du Département de Loire-Atlantique

Depuis 9 ans, les cinémas associatifs de Loire-Atlantique ont leur festival : il s’appelle PlayTime et nous sommes très fiers de participer à cette belle aventure.

Pour cette nouvelle édition ce festival pas comme les autres, qui s’invente un peu partout en Loire-Atlantique, va de nouveau nous permettre de partager de grandes avant-premières et de découvrir une belle sélection de longs-métrages du monde entier. Ajoutez-y des séances pour les plus jeunes mais également la présence de nombreux et nombreuses invité·es renommé·es et nous voilà de nouveau conviés à goûter avec gourmandise toute la diversité du cinéma.

Depuis 2006, nous avons choisi de confier à l’équipe du Cinématographe Ciné-Nantes Loire-Atlantique, l’accompagnement du réseau des 36 salles de cinéma associatives de Loire-Atlantique (SCALA). Lorsque les acteurs culturels se rassemblent autour d’une ambition commune c’est la circulation des films, partout, pour tous les publics, qui s’en trouve facilitée.

Nous devons continuer à défendre le cinéma comme un art populaire conjuguant, pour toutes et tous, le plaisir de raconter le monde, de le rêver parfois avec une ambition esthétique permanente. C’est, je le crois, un enjeu politique majeur parce qu’il dit la manière dont nous voulons vivre ensemble.

PlayTime est le fruit de cet engagement collectif. Ici nul besoin de paillettes ou de tapis rouge pour fêter ensemble le cinéma toute une quinzaine de découverte du 7ème art. Allez vivement le générique pour vivre avec enthousiasme cette 9ème édition de PlayTime partout en Loire-Atlantique !

Michel Ménard,
Président du Département de Loire-Atlantique

Éditorial du Cinématographe

UNE BONNE ANNEE POUR LE CINEMA : Les résultats sont très rassurants, avec
181 millions d’entrées en 2023 nous retrouvons peu à peu le niveau d’avant pandémie. Une augmentation de 20% place la France au premier rang européen. Nous pouvons nous réjouir de ces résultats, du retour des spectateurs et spectatrices dans les salles mais aussi et surtout des entrées record de très beaux films art et essai qui ont d’ailleurs été récompensés dans de nombreux festivals, ont reçu de prestigieux prix. Nous pouvons encore nous réjouir du nombre de films français qui ont participé à ces formidables résultats. Réjouissons-nous aussi de ce grand vent qui traverse le monde du cinéma, l’ouverture de la parole de toutes ces femmes courageuses et responsables qui font que même dans ce monde privilégié, on va peut-être commencer à respecter l’autre et en particulier les femmes.

MAIS : Ce bilan ne doit pas cacher la difficulté de l’exploitation cinématographique. Ces résultats sont assombris par une réalité économique compliquée, des conditions de survie pour la petite et moyenne exploitation. La hausse des coûts énergétiques met à mal de nombreuses salles et montre l’aberration architecturale/écologique de certaines constructions. Les salles associatives ont dû faire face à cette situation avec parfois des conséquences catastrophiques et les conseils d’éteindre les lumières sont bien vains pour ces équipes qui depuis longtemps avaient pour usage le respect de l’environnement.

Malgré ce contexte difficile, l’ouverture d’une 36ème salle associative dans le département de Loire-Atlantique et la professionnalisation des équipes montrent que même si le monde associatif reste fragile, le réseau continue à s’organiser. Être fiers et fières de tout le travail autour de l’accessibilité, de la transition écologique et, non pas la moindre des questions, le renouvellement du matériel, car les équipements numériques même très entretenus n’auront pas la même résistance que les "bons vieux projecteurs 35 mm".

La géographie du paysage cinématographique va être profondément modifiée dans les années à venir, de nombreuses salles privées vont s’implanter et en particulier dans la métropole nantaise, mais aussi un certain nombre de salles associatives envisagent une extension de leur activité, d’un à deux voire trois écrans. Restons très attentifs et attentives à cette évolution, car ce sont les salles éloignées des concentrations urbaines qui sont garantes de la présence culturelle sur des territoires où même le "bistrot" n’est plus. Le débat sur la ruralité semble s’ouvrir au niveau du Ministère de la Culture : emparons-nous de cette réflexion pour qu’enfin nos lieux associatifs soient considérés comme des lieux non seulement de transmission culturelle, mais aussi implantés dans la vie sociale de leur périmètre. Et ce ne sont pas les "datas" qui assureront à tous les jeunes une égalité d’accès à la culture.

PlayTime pendant 2 semaines nous rappelle que le cinéma est un moment festif ou chacun et chacune aime à retrouver sa salle, aime à se retrouver entre ami·es.

Le cinéma associatif un lieu où l’on découvre et où on se sent bien.

Catherine Cavelier
Membre fondatrice et co-Présidente du Cinématographe Ciné-Nantes Loire-Atlantique